Gwendoline Robin

Les paysages de sels, les océans déchaînés, les mers congelées des lunes de Jupiter, les paysages arctiques, les mares acides, les carottes de glaces, les pluies de météorites inspirent Gwendoline Robin. Chez elle, rien n’est figé, tout est matière à manipulation, changement d’état, transformation soit liées au temps, soit par ses gestes. Ses œuvres, réalisées à partir de matériaux instables, constituent des actions, des processus qui rappellent ces paysages de climats extrêmes, ces lieux qui fascinent l’homme. Les différents espaces de l’Onde lui ont permis d’expérimenter les relations entre installations et performances, deux médiums qui ont chacun une temporalité particulière. Elle a pris la mesure de l’architecture particulière de ce lieu pour y installer ses pièces, du sol au plafond. Dans la galerie, au sol, divers objets sphériques de différentes dimensions et matières, récoltés et construits furent le point de départ d’une performance qui eu lieu le soir du vernissage. Ceux-ci font écho à l’installation au mur de lentilles de verre de formats variés, certaines récoltées et d’autres cuites dans des moules avec des métaux. La forme circulaire appelle à de multiples images, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Suspendue, une sculpture composée de tubes de verre sera aussi activée lors de la performance Confluence n°1. Dans la rue traversante, Cratère n°6899, dispositif sculptural offre d’abord une vision d’une eau dormante. Suite à une performance, cette œuvre se transformera au cours de l’exposition telle une matière vivante. L’élément eau se retrouve également au travers d’une ligne de bocaux, posés sur une étagère, montrant divers états de cette matière, solide et liquide. Cette présentation fait apparaître le dessin d’une chaine de montagnes. Ce qui crée un va-et-vient de la matière jusqu’au paysage. Ces correspondances incitent à se souvenir de phénomènes naturels observés, moments qui suscitent l’interrogation et le rêve. Les œuvres de Gwendoline Robin incarnent une certaine idée de l’Univers. Elle s’intéresse en effet à l’astronomie, étude de la galaxie et du cosmos et à la géologie, science qui explore la roche, les pierres et la structure du sol. De même, à travers la scénographie se révèle une relation entre la terre, le ciel et l’univers.
Ainsi, cette exposition évoluera au fur et à mesure des différentes interventions de l’artiste et des processus internes aux œuvres. Ses créations offrent plusieurs images qui évoquent des découvertes, des processus physiques et des mouvements dans le paysage. Elles révèlent une attirance pour la science et les recherches sur les propriétés physiques des matériaux.

Pauline Lisowski

Photos crédit- Jorge de la Torre Castro.